Euclid

Euclid est une mission spatiale sélectionnée par l'ESA dans le cadre du programme Cosmic Vision 2015-2025,  lancée en le 1er juillet 2023.

Ce satellite d'observation astronomique a pour objectif principal l'étude de l'énergie sombre, en utilisant deux techniques complémentaires: les effets de lentilles gravitationnelles, dans lesquelles la matière d'avant plan déforme des galaxies d'arrière-plan, et l'étude de la distribution des galaxies dans l'Univers (« grandes structures »), en particulier via la technique des osciallations acoustiques de baryons (BAO).

 
Euclid au point L2 (impression artistique)
 

Le satellite est placé en orbite autour du point de Lagrange L2 du système Terre-Soleil, afin que les observations soient peu perturbées par la lumière du Soleil, de la Terre et de la Lune. Les observations sont prévues pour durer six ans.

 

Euclid comporte deux instruments. Un imageur visible fournit des images de très haute définition, dans une large bande spectrale. Ces images sont principalement destinées à mesurer la forme de plus d'un milliard de galaxies afin de détecter les effets de lentilles gravitationnelles. L'instrument infrarouge a deux modes de fonctionnement : spectromètre sans fente, afin de mesurer le décalage vers le rouge, donc la distance, de plusieurs dizaines de millions de galaxies et de mesurer leur distribution spatiale, et un imageur à trois bandes, qui permet de mesurer, de manière moins précise mais applicable à des milliards d'objets, des distances via la technique des "redshifts photométriques", mesure indispensable à l'exploitation des effets de lentilles gravitationnelles. Pour ces mesures, il faut également disposer de mesures photométriques dans le visible. Euclid n'est volontairement pas équipé de bandes étroites dans le visible, car de telles mesures sont réalisables depuis le sol, par exemple par les projets DES, PanSTARRS, ou LSST.

 

En juin 2010, le groupe APC Cosmologie a rejoint le consortium qui a proposé Euclid. L'ESA a sélectionné Euclid pour son appel M2 en 2012. Les équipes de l'APC sont impliquées dans la construction du satellite (étude des effets des rayons cosmiques), mais leur principale contribution concerne le segment sol : le FACe est responsable de la plateforme de développement utilisée par le projet, et l'équipe est aussi en charge de la fusion des données Euclid avec des données sol pour l'obtention de redshifts photométriques, en particulier avec LSST. Tout comme le groupe a procédé pour le CMB, en utilisant une combinaison des plates-formes Planck (plate-forme spatiale) et QUBIC et Polarbear (basées au sol), nous prévoyons que la combinaison des plates-formes Euclid et LSST nous permettra de faire mieux dans les deux cas.